Un militant politique palestino-américain, médiateur entre l'administration Trump et le groupe terroriste Hamas, a déclaré mercredi que la proposition finale de cessez-le-feu sur la table des négociations était un accord américain global visant à mettre fin à la guerre entre Israël et le Hamas et à libérer tous les otages détenus à Gaza.
Dans une interview accordée au média saoudien al-Arabiya, Bishara Bahbah a déclaré : « Une réunion a eu lieu à Washington qui, à ma connaissance, a duré six heures, et il a été décidé qu'une seule proposition finale serait sur la table : la libération de tous les [otages] et la fin de la guerre.»
Bahbah n'est pas un membre officiel de l'équipe de négociation américaine, mais il assure la liaison entre l'administration Trump et le Hamas.
Quelques heures plus tôt, le groupe terroriste s'était déclaré ouvert à un accord global, une déclaration immédiatement rejetée par Israël, la qualifiant de propagande.
S'adressant à al-Arabiya, Bahbah a déclaré avoir « contacté le Hamas au sujet [d'un accord global], et qu'ils étaient sceptiques – ils ne savaient pas s'il s'agissait d'un accord officiel ».
Mais il a ajouté qu'après avoir vu la publication du président américain Donald Trump sur les réseaux sociaux appelant à la fin de la guerre, les responsables du groupe terroriste « étaient convaincus du caractère officiel de cet accord et ont immédiatement répondu qu'ils l'acceptaient ».
Le Hamas a déclaré mercredi qu'il était prêt à « conclure un accord global prévoyant la libération de tous les prisonniers ennemis détenus par la résistance en échange d'un nombre convenu de prisonniers palestiniens détenus par l'occupation ». Le groupe terroriste qualifie les otages qu'il détient de prisonniers.
Il s'est également dit prêt à former « une administration nationale indépendante de technocrates » pour diriger Gaza.
Le cabinet du Premier ministre a déclaré que la guerre pouvait cesser immédiatement si cinq conditions étaient remplies : la libération de tous les otages ; le désarmement du Hamas ; la démilitarisation de la bande de Gaza ; le contrôle sécuritaire israélien à Gaza ; et « la mise en place d'une administration civile alternative qui n'endoctrine pas au terrorisme, ne se livre pas à des actes terroristes et ne menace pas Israël.»
La déclaration du Hamas fait suite à la publication de Trump sur son réseau social Truth Social mercredi : « Dites au Hamas de restituer IMMÉDIATEMENT les 20 otages (pas 2, 5 ou 7 !), et la situation changera rapidement. CELA SERA FINI ! »
Le président américain semblait faire référence au nombre d'otages qu'Israël estime encore en vie. Officiellement, seuls 26 des 48 otages détenus à Gaza ont été déclarés morts par Israël, mais les autorités ont exprimé de vives inquiétudes concernant deux autres. Les familles des otages tués ont exprimé leurs craintes quant à la possibilité d'un accord qui laisserait les dépouilles de leurs proches à Gaza.
Bahbah a déclaré que Trump cherchait à exercer une forte pression sur le Premier ministre Benjamin Netanyahou pour qu'il accepte un tel accord et mette fin à la guerre – un message qu'il a transmis au Hamas.
Le médiateur a déclaré que la guerre « pourrait prendre fin en deux semaines » si les deux parties étaient sérieuses dans leurs négociations, et a souligné que les « signes positifs » quant à la possibilité d'un accord étaient plus nombreux que jamais.
Cependant, Israël a semblé rejeter l'annonce du Hamas mercredi soir, tandis que l'armée israélienne poursuivait son plan de conquête de la ville de Gaza.
« Il s'agit d'une nouvelle propagande du Hamas, sans aucun élément nouveau », a déclaré le cabinet de Netanyahou.
Dans un message similaire, le ministre de la Défense, Israël Katz, a appelé le Hamas à accepter les conditions posées par Israël pour mettre fin à la guerre – notamment la libération de tous les otages et le désarmement – sous peine de voir la ville de Gaza « devenir comme Rafah et Beit Hanoun », accusant le groupe terroriste de continuer à « tromper et à débiter des paroles creuses ».
En réponse à Netanyahou et Katz, le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, a déclaré que si le gouvernement « n'est pas obligé d'accepter les conditions du Hamas, il doit immédiatement reprendre les négociations et tenter de conclure un accord ».
« Vous ne pouvez même pas ne pas essayer de ramener nos otages chez eux », a exigé Lapid.
